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20 septembre 2008 6 20 /09 /septembre /2008 00:37

 

Un Vigineix cité en 1793... dans un livre

 

Extrait du livre Un chef-lieu du district du Puy-de-Dôme pendant la Révolution de Jean Reynouard paru en 1923.

 

Nous reprenons un passage concernant les 29 et 30 sep­tembre 1793 à Lyon où apparaît le nom d'un Vigineix...

Mais la journée du 29 septembre fut bien autrement dure. Le soir même, un membre du Comité de Salut public, à la suite de l'armée (Moulin faisait partie de cette délégation et il fut remplacé à Ambert, le 5 octobre, par l'abbé Parel, curé consti­tutionnel d'Egliseneuve), délégué par le District de Besse, écri­vait :

« Tous nos bataillons ont combattu avec un courage égal. Ils ont tous concouru à remplir cette victoire qui doit à jamais anéantir le fédéralisme et assurer la liberté et l'égalité... »

Il y eut des tués et des blessés, mais en petit nombre.

Cependant, c'est probablement ce jour-là que Besseyre-­Laprade, commandant du bataillon de Besse, fut blessé. Nous avons peu de précisions à cet égard (1). Toutefois, il est certain que le Directoire du district de Besse en fut informé et qu'il envoya, séance tenante, Antoine Moner, de Besse, courir au Mont-Dore pour y prendre le « brancard » dont disposait cette station thermale, et, avec le citoyen Antoine Roux, de cette localité, ils se rendirent d'urgence à Lyon pour y prendre le commandant Laprade et le ramener à Besse. Cette dépense (250 livres + 43 livres), nettement détaillée, figure aux comptes établis par le District de Besse à l'occasion de la levée en masse, et dont nous avons déjà parlé.

D'autre part, aux archives départementales, on trouve aussi la lettre ci-dessous adressée à Besseyre-Laprade au District de Besse, en remerciement :

« Ambulance près Lyon, 10 octobre 1793, l'an II de la République.

« Aux citoyens administrateurs du district de Besse,

« Personne n'est plus sensible que moi aux nouvelles mar­ques de bonté que vous venez de me témoigner dans cette cir­constance. Personne n'en sent plus que moi le prix. C'est dans ces sentiments que je vous prie de me croire, pour la vie, votre égal en droit : Laprade.

« Je n'ai pu profiter du brancard, tous s'y sont opposés dans (sic) danger de mourir en chemin. »

Plus tard, Besseyre-Laprade demanda au District à être envoyé aux bains du Mont-Dore pour y prendre des douches que nécessitaient les douleurs consécutives à sa blessure, « coup de feu à la jambe droite » (c'est ainsi que nous connais­sons la nature de cette blessure), et à bénéficier des faveurs qui étaient faites aux militaires infirmes par blessure de guerre (1er fructidor an II).

C'est très certainement à la suite de cette blessure que le commandement du bataillon de Besse passa à Gachet.

Voici, en effet, la lettre qu'il écrivait, ce même jour 29 sep­tembre, aux administrateurs du District de Besse, qu'il signe pour la première fois de son titre de commandant du bataillon et dans laquelle - chose curieuse - il ne parle pas de la blessure de Besseyre-Laprade. Peut-être en avait-il écrit une première le matin même pour donner ces renseignements, lettre qui ne se trouve plus aux archives, et probablement, dans ces conditions, considérait-il comme inutile de les rappeler dans sa lettre du soir :

« Quartier général de Sainte-Foy, le 29 septembre.

« Citoyens,

« Ce matin, au point du jour, nous avons attaqué et enlevé les redoutes des rebelles placés à Sainte-Foy, avec beaucoup de suc­cès... A 10 heures du matin, tous les bataillons de l'armée ont battu la charge et se sont portés à Lyon. Notre bataillon, que je commande, a avancé jusqu'aux murs de Saint-Just, mais un bataillon de volontaires aussi avancé que le nôtre s'étant replié, nous avons été forcés d'en faire autant... (Il annonce pour son bataillon deux morts et six ou sept blessés : Vigineix, du Chambon et Verneyre, de Berthelage, sont morts à leur poste.)

« ...Les rebelles se souviendront de la journée du 29. La liberté inspire et donne à ceux qui combattent pour elle toutes les connaissances de la tactique. Moi qui n'ai jamais été canon­nier, j'ai placé une pièce qui leur a été bien funeste, surtout à leur cavalerie... A 6 heures du soir, j'ai retiré mon bataillon de la position où il était et l'ai conduit à Francheville pour y pas­ser la nuit... Lyon n'a jamais mieux brûlé qu'aujourd'hui ; ses flammes nous servaient de chandelles. Je crois que bientôt nous aurons fini.

« Je suis, avec fraternité, votre concitoyen : Gachet. »

 

(1) Fr. Mège n'a point relevé cet incident qui n'est d'ailleurs intéres­sant que pour l'histoire locale de Besse.

 

Le petit Viginet, n°25, juin 2008
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