Un Viginet apparaît lors d'un procès
Les faits préliminaires
Des plaintes s'élevaient depuis longtemps contre l'intervention illégale du duc d'Orléans et de la camarilla dans la direction de l'armée. Le National avait déjà signalé plusieurs fois les effets désastreux de cette influence, lorsque parut inopinément l'ordonnance explicative de la loi du 14 avril 1832. Le National attaqua cette ordonnance dans un article qui produisit une profonde sensation; le ministère public fit saisir ce journal, et usant de la faculté que lui donnent les lois de septembre, il l'assigna, dans les trois jours, devant la Cour d'assises de la Seine.
Trois chefs d'accusations étaient articulés contre l'article incriminé qui avait paru dans Le National du 24 avril, et que nous donnons ci-après.
1° Offense à la personne d'un des membres de la famille royale.
2° Provocation à la désobéissance aux lois.
3° Provocation non suivie d'effet au crime d'insubordination et de révolte militaire.
On trouve page 22 :
…
M. le président. - Accusée Grouvelle, levez-vous. Vous avez été signalée dans l'instruction, et presque dans le public, comme distribuant des secours abondants aux malheureux; vous visitiez les hôpitaux et les prisons. Une lettre d'un sieur Viginet apprend que, pendant le choléra, vous étiez allée à l'hospice du Lazaret, et que là vous donniez des secours à lui et aux autres. Cependant l'instruction fait remarquer que vos secours s'appliquaient principalement à ceux qui professaient l'opinion républicaine.
- R. Cela n'a rien d'étonnant, puisque cette opinion est la mienne.
Source : Procès et acquittement du National poursuivi pour avoir défendu l'égalité, les droits de l'armée. La loi contre le privilège et le régime des ordonnances; contenant l'article incriminé, le
débat, les réquisitoires; la plaidoirie et la réplique de Me Michel (de Bourges), député de Niort, Paris, Pagnerre éditeur, rue de Seine, 14 bis, 1838.
Le petit Viginet, n°27, novembre 2008