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28 septembre 2008 7 28 /09 /septembre /2008 04:50

Les achats de François Vigineix-Roche en 1848 


une vigne...

 

Pardevant Me Croze notaire à la résidence d'Authezat-la-­Sauvetat, canton de Veyre-Monton et son collègue soussignés,

a comparu

Jean Monestier, propriétaire, demeurant à Authezat, com­mune d'Authezat-la-Sauvetat,

lequel vend avec garantie de tous troubles causes d'éviction et hypothèques et aussi quitte de rentes,

à François Vigineix-Roche, cordonnier, demeurant au même lieu d'Authezat, ici présent et acceptant,

une petite vigne située dans la commune d'Authezat-la-Sau­vetat, terroir de la Côte du Pouget ou Rouzettan, contenant environ trois ares onze centiares et confinée au sud par la vigne appartenant à Annet Faure, au nord par celle appartenant à Joseph Delorme, à l'est par celle appartenant à Maurice Postoty et à l'ouest par la grande route.

Telle que la dite vigne se trouve actuellement sans en rien accepter et sans garantie de mesure, avec toutes les servitudes actives et passives qui peuvent la grever ou lui profiter.

Cette vente est faite à la charge par l'acquéreur de payer les contributions de toute nature qui pourront être imposées sur l'objet vendu pour la présente année.

Et en outre moyennant le prix de cent vingt francs qui ont été payés comptant en espèces d'argent à la vue des notaires et dont Monestier donne quittance à Vigineix.

Dont acte fait à Authezat en l'étude, l'an mil huit cent qua­rante-huit, le huit mai.

Après lecture les comparants ont déclaré ne savoir signer de ce requis et les notaires ont signé.

Enregistré à Clermont sans renvois ni mots nuls le vingt deux mai 1848 f° 69 v° c 4 et 5. Reçu sept francs soixante dix cen­times et soixante dix sept centimes pour 1 exemplaire.

 

et une terre

 

Pardevant Me Croze notaire à la résidence d'Authezat-la-­Sauvetat, canton de Veyre-Monton et son collègue soussignés, a comparu

Guillaume Nert, propriétaire cultivateur, demeurant au lieu d'Authezat, commune d'Authezat-la-Sauvetat,

lequel vend avec garantie de tous troubles, causes d'éviction, rentes et hypothèques,

à François Vigineix, cordonnier, demeurant au même lieu et commune que dessus, ici présent et acceptant,

une terre située, commune d'Authezat, au terroir de Laval, contenant environ neuf ares soixante centiares et confinée au nord par la terre appartenant à Blaise Monnier, au sud par celle appartenant à Gilbert Texier, à l'ouest par la grande route et à l'est par la terre appartenant à Annet Raoul.

Tel que l'objet vendu se trouve en ce moment, avec toutes ses servitudes actives et passives sans autres charges que l'impôt.

Cette vente est consentie à raison de deux cents francs les cinq ares soixante-dix centiares, et moyennant la somme totale de trois cent vingt francs sans à augmenter ou diminuer le sur­plus ou le moins de différence qui sera constatée entre la conte­nance réelle et celle ci-dessus exprimée. Cette vérification se fera aussitôt après la levée des récoltes à notre dôme d'août.

Sur cette somme de trois cent vingt francs, deux cent soixan­te francs ont été payés comptant et à la vue des notaires au ven­deur qui le reconnaît est en passe quittance à l'acquéreur et le surplus du prix sera exigible aussitôt après la vérification de la contenance.

A la garantie de la présente vente le vendeur atteste et oblige tous ses biens sur lesquels l'acquéreur pourra prendre l'hypo­thèque, ainsi l'ont voulu les parties.

Dont acte fait à Authezat, en l'étude l'an mil huit cent qua­rante-huit, le vingt-deux mai.

Après lecture les comparants ont déclaré ne savoir signer de ce requis et les notaires ont signé.

Enregistré à Saint-Amant le trois juin 1848 v° 74 r° nos 3 et 4 reçu dix sept francs soixante centimes dixième un franc soixan­te seize centimes.

  Le petit Viginet, n°26, septembre 2008

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20 septembre 2008 6 20 /09 /septembre /2008 00:37

 

Un Vigineix cité en 1793... dans un livre

 

Extrait du livre Un chef-lieu du district du Puy-de-Dôme pendant la Révolution de Jean Reynouard paru en 1923.

 

Nous reprenons un passage concernant les 29 et 30 sep­tembre 1793 à Lyon où apparaît le nom d'un Vigineix...

Mais la journée du 29 septembre fut bien autrement dure. Le soir même, un membre du Comité de Salut public, à la suite de l'armée (Moulin faisait partie de cette délégation et il fut remplacé à Ambert, le 5 octobre, par l'abbé Parel, curé consti­tutionnel d'Egliseneuve), délégué par le District de Besse, écri­vait :

« Tous nos bataillons ont combattu avec un courage égal. Ils ont tous concouru à remplir cette victoire qui doit à jamais anéantir le fédéralisme et assurer la liberté et l'égalité... »

Il y eut des tués et des blessés, mais en petit nombre.

Cependant, c'est probablement ce jour-là que Besseyre-­Laprade, commandant du bataillon de Besse, fut blessé. Nous avons peu de précisions à cet égard (1). Toutefois, il est certain que le Directoire du district de Besse en fut informé et qu'il envoya, séance tenante, Antoine Moner, de Besse, courir au Mont-Dore pour y prendre le « brancard » dont disposait cette station thermale, et, avec le citoyen Antoine Roux, de cette localité, ils se rendirent d'urgence à Lyon pour y prendre le commandant Laprade et le ramener à Besse. Cette dépense (250 livres + 43 livres), nettement détaillée, figure aux comptes établis par le District de Besse à l'occasion de la levée en masse, et dont nous avons déjà parlé.

D'autre part, aux archives départementales, on trouve aussi la lettre ci-dessous adressée à Besseyre-Laprade au District de Besse, en remerciement :

« Ambulance près Lyon, 10 octobre 1793, l'an II de la République.

« Aux citoyens administrateurs du district de Besse,

« Personne n'est plus sensible que moi aux nouvelles mar­ques de bonté que vous venez de me témoigner dans cette cir­constance. Personne n'en sent plus que moi le prix. C'est dans ces sentiments que je vous prie de me croire, pour la vie, votre égal en droit : Laprade.

« Je n'ai pu profiter du brancard, tous s'y sont opposés dans (sic) danger de mourir en chemin. »

Plus tard, Besseyre-Laprade demanda au District à être envoyé aux bains du Mont-Dore pour y prendre des douches que nécessitaient les douleurs consécutives à sa blessure, « coup de feu à la jambe droite » (c'est ainsi que nous connais­sons la nature de cette blessure), et à bénéficier des faveurs qui étaient faites aux militaires infirmes par blessure de guerre (1er fructidor an II).

C'est très certainement à la suite de cette blessure que le commandement du bataillon de Besse passa à Gachet.

Voici, en effet, la lettre qu'il écrivait, ce même jour 29 sep­tembre, aux administrateurs du District de Besse, qu'il signe pour la première fois de son titre de commandant du bataillon et dans laquelle - chose curieuse - il ne parle pas de la blessure de Besseyre-Laprade. Peut-être en avait-il écrit une première le matin même pour donner ces renseignements, lettre qui ne se trouve plus aux archives, et probablement, dans ces conditions, considérait-il comme inutile de les rappeler dans sa lettre du soir :

« Quartier général de Sainte-Foy, le 29 septembre.

« Citoyens,

« Ce matin, au point du jour, nous avons attaqué et enlevé les redoutes des rebelles placés à Sainte-Foy, avec beaucoup de suc­cès... A 10 heures du matin, tous les bataillons de l'armée ont battu la charge et se sont portés à Lyon. Notre bataillon, que je commande, a avancé jusqu'aux murs de Saint-Just, mais un bataillon de volontaires aussi avancé que le nôtre s'étant replié, nous avons été forcés d'en faire autant... (Il annonce pour son bataillon deux morts et six ou sept blessés : Vigineix, du Chambon et Verneyre, de Berthelage, sont morts à leur poste.)

« ...Les rebelles se souviendront de la journée du 29. La liberté inspire et donne à ceux qui combattent pour elle toutes les connaissances de la tactique. Moi qui n'ai jamais été canon­nier, j'ai placé une pièce qui leur a été bien funeste, surtout à leur cavalerie... A 6 heures du soir, j'ai retiré mon bataillon de la position où il était et l'ai conduit à Francheville pour y pas­ser la nuit... Lyon n'a jamais mieux brûlé qu'aujourd'hui ; ses flammes nous servaient de chandelles. Je crois que bientôt nous aurons fini.

« Je suis, avec fraternité, votre concitoyen : Gachet. »

 

(1) Fr. Mège n'a point relevé cet incident qui n'est d'ailleurs intéres­sant que pour l'histoire locale de Besse.

 

Le petit Viginet, n°25, juin 2008
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10 septembre 2008 3 10 /09 /septembre /2008 05:58

Quittance

 

Quittance passée chez Me Pierre Elie Morin, notaire à Murol (Puy-­de-Dôme), le 12 juin 1851 (Archives départementales n° 5 E 49/463).

 

Pardevant Me Pierre Elie Morin, notaire à Murol, canton de Besse, département du Puy-de-Dôme, soussigné

Ont comparu,

Sieur Marien Lamélange, oncle, épicier, demeurant à Murol, faisant pour lui,

Et sieur François Armand, cultivateur, demeurant au même lieu, agissant en qualité de mandataire verbal de sieur Jean Terrasse Baley, marchand, domicilié à Bessolle, commune de Saint-Victor [Saint­-Victor-la-Rivière] (Puy-de-Dôme) et voyageant dans les environs de Doudeville (Seine-Inférieure) [Seine-Maritime].

Lesquels ont dit préalablement ce qui suit.

Suivant acte reçu par Me Lépaulard, notaire à Doudeville, enre­gistré, un sieur Guillaume Vigineix, demeurant à Groire, commune de Murol, vendit divers immeubles au sieur Terrasse et reconnut par le même acte en avoir reçu le prix. Ces immeubles furent vendus comme francs  et quittes de dettes et hypothèques et cependant Louise Chandèze, femme du vendeur et le sieur Lamélange étaient créanciers du sieur Vigineix pour une somme qui s'est élevée au vingt-cinq dernier, à quatre mille deux cent quarante-cinq francs quatre-vingt-tr­ois centimes. Ces deux créanciers avaient, la première sous hypothèque légale et le second une hypothèque inscrite sur les biens de Vigineix pour garantir le payement de leurs créances.

Le sieur Lamélange, pour obtenir payement de sa créance, fit sai­sir tous les immeubles de Vigineix, y compris même ceux requis par Terrasse. Celui-ci demanda la distraction des immeubles par lui acquis et l'obtint ; mais le sieur Lamélange n'ayant été colloqué que pour une somme de cent soixante-quinze francs soixante-quinze centimes restée libre entre les mains de l'adjudicataire des autres biens, après le prélèvement des frais d'ordre et de la créance Chandèze, il est resté créancier d'une somme de sept cent quatre francs quarante-sept centimes. Pour parvenir au payement de la somme qui lui était restée due, le sieur Lamélange a fait faire au sieur Terrasse un commandement par le ministère de Maisonneuve, huissier à Besse, daté du quinze février mil huit cent cinquante, enregistré et annonçant que faute de payement dans les trente jours, le sieur Lamélange ferait saisir les immeubles détenus par Terrasse.

Sur ce commencement de poursuites le sieur Terrasse et le sieur Terrasse et le sieur Lamélange ont convenu de régler entre eux le montant de la somme restée due au dernier, et le sieur Armand agissant comme il a été dit, a par coprésentes, pour réaliser la dite convention, fait avec le sieur Lamélange le compte ci-après.

L'on a vu que le sieur Lamélange était resté créancier de la somme de sept cent cinquante-quatre francs quarante-sept centimes au cinq février dernier, jour de la clôture de l'ordre ouvert entre les créanciers de Vigineix, ci 754,47 F.

En ajoutant à cette somme celle de quatorze francs formant le coût du dit commandement, ci 14,00 F.

L'on obtient une somme totale de sept cent soixante-huit francs  quarante-sept centimes, ci 768,47 F.

Cette somme devait être payée par Terrasse en sa qualité de tiers détenteur, et pour commencer à s'en libérer, il a le dix septembre dernier, payé à compte au sieur Lamélange, qui le reconnaît, une somme de cinq cents francs, à déduire ci 500,00 F.

Il y a encore lieu de déduire une somme de onze francs cinquante centimes pour intérêt de la dite somme de cinq cents francs, courus, du dix septembre dernier jusqu'au vingt-cinq février suivant à 11,51 F.

Montant de la somme à déduire, cinq cent onze francs cinquante et un centimes, ci 511,51 F.

Et, après déduction, il reste dû au sieur Lamélange une somme de deux cent cinquante-six francs quatre-vingt-seize centimes, ci 256,96 F.

Il y a lieu d'ajouter à cette somme les intérêts qu'elle a produit depuis le vingt-cinq février dernier et s'élevant à trois francs trente-­quatre centimes, ci 3,34 F.

D'où il fait que le sieur Terrasse a à payer, pour solde, au sieur Lamélange, une somme de deux cent soixante francs trente centimes, ci 260,30 F.

Par ces présentes le sieur Lamélange a reconnu avoir reçu du sieur Armand, en espèces appartenant au sieur Terrasse, la somme susdite de deux cent soixante francs trente centimes et en a fourni quittance entière et sans réserve au sieur Terrasse.

De plus le sieur Lamélange s'est obligé à remettre au sieur Terrasse et à la réquisition tous les titres de créance contre Vigineix pour que le sieur Terrasse puisse exercer tous recours contre ce der­nier ainsi qu'il avisera mais sans garantie de la part de Lamélange.

Ainsi voulu et consenti : dont acte.

Fait et passé à Murol, en l'étude, l'an mil huit cent cinquante et un le douze juin, en présence de Louis Servier, forgeron et de Charles Guittard, cultivateur, tous deux demeurant à Murol, témoins requis qui ont signé avec les comparants et le notaire, après lecture.  

Le petit Viginet, n°25, juin 2008
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2 septembre 2008 2 02 /09 /septembre /2008 07:59
Livre du marquis de Flers paru en 1891, E. Dentu éditeur, Librairie de la Société des gens de lettres.
Ceci n'est que le septième chapitre d'une série de douze.

LE ROI LOUIS-PHILIPPE
VIE ANECDOTIQUE
1773-1850

par le Marquis de Flers
 

CHAPITRE VII
Le Duc d'Orléans encourage les lettres et les arts (1817-1830). - Bonnes relations avec le Duc de Berry. - Trait de géné­rosité. - Monument de Corneille à Saint-Roch. - Éducation des jeunes Princes, ses fils. Ses observations sur les cahiers de ses fils. - Louis-Philippe pendant le règne de Charles X. - Sa réserve et ses sages conseils au Roi. - Bal au Palais-­Royal (29 mai 1830). - Les ordonnances du 26 juillet 1830.

 


            De retour en France, le Duc d'Orléans se con­sacra tout entier au soin d'élever ses enfants, et de liquider la lourde succession de son père, afin que les créanciers ne perdissent rien. Ami des lettres et des arts, il s'entoura de toutes les nota­bilités, et l'accueil le plus bienveillant fut fait aux peintres : Gérard, Gros, Géricault, Girodet, Horace Vernet, aux écrivains, notamment à Ca­simir Delavigne et à Alexandre Dumas qui faisait jouer son Henri III avec succès au Théâtre-­Français. Il savait aussi avec un tact et une dé­licatesse rares, consoler et indemniser les esprits indépendants de la persécution ou de l'injustice du Gouvernement.

 

Les relations du Duc et de la Duchesse d'Orléans avec la Famille Royale étaient excellentes.

« Le Duc de Berry avait toujours eu les meil­leurs sentiments pour le Duc d'Orléans et pendant l'émigration l'avait toujours défendu contre les rancunes des royalistes intransigeants. A partir de 1817, les rapports devinrent fréquents et in­times entre le Palais-Royal et l'Élysée. La Duchesse d'Orléans aimait à raconter qu'en 1819, au moment de la naissance de Mademoiselle, M. le Duc de Chartres, entendant les premiers coups de canon, avait dit : « C'est ma femme ou mon roi qui vient au monde. » Après son réta­blissement la Duchesse de Berry, dès qu'il lui fut permis de sortir, se rendit au Palais-Royal avec son mari pour remercier Mme la Duchesse d'Or­léans de ses soins. On amena Mademoiselle. Elle était sur les genoux de la gouvernante des enfants de France, quand le Duc de Berry, se souvenant de la réflexion du jeune Duc de Chartres, lui dit : « Chartres, allez donc embrasser votre femme ». Le jeune Prince rougit, mais n'avança point ; on s'amusa de sa timidité (1).

Beaucoup d'anciens militaires, débris de nos grandes armées, blessés pour la plupart, étaient réduits à la misère, pauvres honteux qui souf­fraient en silence. Un bureau de secours fut établi au Palais-Royal, pour venir en aide à toutes les infortunes. Un jour un des secrétaires du Duc d'Orléans lui demanda un secours de cinq cents francs pour un homme de lettres. Le Prince, pré­occupé, parlait d'un important discours prononcé par le Président du Conseil : l'entretien se pro­longeait, quand on vint avertir le Prince qu'il était attendu à son Conseil. « A propos, dit-il, vous m'avez demandé mille francs pour une famille malheureuse ? - Mille francs ! Monseigneur, c'est une erreur qu'il faut bien se garder de re­lever. - Vous avez raison, mon ami ; les erreurs des Princes coûtent souvent si cher, que je ne suis pas fâché que la mienne profite à ces pauvres gens. » Et au lieu de cinq cents francs, il remit un billet de mille francs. Le Duc d'Orléans rece­vait chez lui les grands orateurs libéraux des deux Chambres comme le général Foy, Dupin, Laffitte, Casimir Périer, le duc de Broglie ; il ne déguisait pas son opinion sur les fautes du gou­vernement, et quand l'occasion s'en présentait, il s'en expliquait franchement avec le Roi.

Il n'avait pas oublié son vieux compagnon d'armes, le général Dumouriez, et lui servait une pension de six mille francs en Angleterre, où l'an­cien vainqueur de Valmy mourut, en 1823, âgé de 85 ans.

Les cendres du grand Corneille reposaient à l'église Saint-Roch, non loin du Palais-Royal. Aucune inscription ni monument ne le désignait. Le Duc d'Orléans y fit placer le beau médaillon en marbre que l'on voit aujourd'hui, offrant en bas-relief l'image de Corneille.

Le Prince voulut que ses fils profitassent de l'éducation publique. Il les envoya de bonne heure suivre les cours des collèges, à Paris. Confondus avec les autres élèves, ils ambitionnaient, comme eux, les prix universitaires et apprenaient à ne pas connaître que des cour­tisans. Louis XVIII eut, à cette occasion, un mo­ment de mauvaise humeur, quoique le Duc d'Or­léans lui eut rappelé qu'Henri IV avait été envoyé aux écoles publiques du Béarn, et plus tard, le Prince de Condé, à Paris. Des professeurs, MM. de Boismilon, Larnac, Trognon, Cuvillier-Fleury, s'occupaient spécialement, en dehors du collège, des répétitions et des récréations des jeunes Princes. Louis-Philippe se faisait remettre chaque jour des notes sur le travail et la conduite des enfants, et toujours elles étaient renvoyées avec des observations écrites de sa main. Ces notes sont vraiment curieuses ; elles ont été écrites de 1820 à 1824 (2). En voici quelques-unes : M. de Boismilon écrit :

 

Jeudi, 30 mars 1820.

Le Duc de Chartres (alors âgé de dix ans) n'a pas assez de tenue avec Becker, et fait souvent bien des choses qui rebutent cet excellent homme, il est vrai que c'est en badinant, mais il arrive à un âge où il est bien impor­tant qu'il s'habitue à une sorte de réserve et de maintien dans ces rapports-là.

 

Le Duc d'Orléans inscrit au-dessous :

 

Je dirai à Chartres qu'on ne doit badiner qu'avec ceux à qui leur position dans le monde permet de nous le rendre. Or, comme Becker doit nécessairement s'en abs­tenir avec lui, il y a, à la fois inconvenance, mauvais goût, et défaut de tact à se le permettre avec lui. C'est, en outre, un mauvais exemple à donner à ses frères et sœurs, et il faut que Chartres se corrige absolument de cette mauvaise habitude.

 

Lundi 19 avril 1824. (Sur le Prince de Joinville âgé de six ans.) Écriture et calcul. Bien. Idem pour le rudiment et l'allemand au soir. Catéchisme, rudiment, explication, conjugaisons latines : Bien. Mal, pour l'emploi du temps. Conduite : il n'a pas été docile en promenade. Il a encore cueilli des fleurs dans le parc, quoique Monseigneur l'ait réprimandé hier à ce sujet.

 

Le Duc d'Orléans ajoute :

 

Si Joinville continue à s'amuser à la dévastation, il me forcera à prendre des mesures sévères pour l'en corriger. II ne doit rien cueillir sans en avoir demandé et obtenu la permission. Il s'est bien conduit dans le bateau, et en considération de cette bonne conduite, je lui pardonne le reste pour cette fois. J'espère qu'il ne me donnera pas lieu de regretter cette indulgence.

 

Jeudi, 22 avril 1824.

Le travail du matin a été très bien. Avant sa leçon d'allemand, il m'a promis qu'on serait content de lui, il m'a tenu parole : On a été très content de lui et il semble avoir voulu effacer les deux mauvaises notes consécutives qu'il avait eues.

Le travail du soir a été presque aussi bien.

La conduite est à l'unisson du travail.

 

Le Duc d'Orléans écrit après ces lignes :

 

J'ai été aussi fort content de l'effet que lui ont fait mes exhortations d'hier et celles de sa tante ce matin. J'es­père que cet effet sera durable, et il s'en trouvera bien, car nous l'en aimerons tous davantage.

 

Un autre jour on reproche encore au jeune Prince de Joinville d'avoir la mauvaise habitude, quand il entre quelque part, de se mettre en pos­session de toutes les clefs qu'il trouve sous sa main, et son père l'en réprimande.

...

Si nous nous sommes étendus sur ces menus détails, c'est pour montrer combien était véritable et grande cette sollicitude de tous les instants du Duc d'Orléans pour ses enfants dès leur plus jeune âge, combien il surveillait de près leur première éducation. Nous verrons plus tard que Louis-Philippe en fit, non seulement des Princes, mais des hommes éminents, des militaires braves, hardis, intrépides au feu, et dignes en tous points de leur père, comme de leurs aïeux.

Depuis le mariage du Duc de Berry avec une nièce de la Duchesse d'Orléans, la princesse Marie-Caroline de Naples, le Duc d'Orléans pa­raissait un peu plus souvent à la cour. Mais Louis XVIII ne l'aimait pas, et lui refusa obsti­nément le titre d'Altesse Royale. Le Prince était qualifié Altesse Sérénissime, pendant que la Duchesse d'Orléans était Altesse Royale !... Louis XVIII redoutait l'immense popularité du Duc d'Orléans, ce Prince qui répondait, lorsqu'on était surpris de voir dans sa galerie de tableaux les batailles de Montmirail et de Champaubert : « C'est que j'aime tout ce qui est français ! ».

Charles X, à son avènement au trône (1824), répara l'injustice de Louis XVIII : le Duc d'Or­léans reçut le titre d'Altesse Royale, et le Roi per­mit au Prince de Condé d'assurer le domaine de Chantilly, avec sa fortune, au quatrième fils du Duc d'Orléans, le Duc d'Aumale (né le 16 janvier 1822). Deux ans après, la Duchesse d'Orléans donnait le jour à son cinquième fils, le Duc de Montpensier (31 juillet 1824).

Cependant Charles X, cédant à de funestes conseils, accumulait fautes sur fautes. Après avoir renvoyé le ministère présidé par M. de Mar­tignac, homme d'État d'un grand mérite, qui aurait consolidé le trône, il prit, contre le vœu des Chambres, un cabinet de combat, dont la présidence fut donnée à M. de Polignac. La Chambre dissoute le 17 mai 1830, l'armée fran­çaise en route pour venger l'affront du Dey d'Alger à notre consul, le gouvernement se crut maître de la situation. Il allait bientôt être cruel­lement déçu.

Le 31 mai, le Duc d'Orléans reçut chez lui Charles X au Palais-Royal. Le bal était donné en l'honneur du roi de Naples, de passage à Paris. La fête était superbe ; toute la famille royale y assistait. C'est à ce bal que le comte de Salvandy, félicitant le Duc d'Orléans, lui dit cette phrase devenue célèbre : « C'est une fête toute napoli­taine, Monseigneur, car nous dansons sur un volcan. - Je le crois comme vous, lui répondit le Prince, mais je n'aurai pas à me reprocher de ne pas avoir ouvert les yeux au Roi ; que voulez-vous ! rien n'est écouté. Je ne sais où nous mènera cette politique dans six mois, mais je sais bien où je serai. Ma famille et moi nous ne quitterons pas le Palais-Royal, quelque danger qu'il puisse y avoir à y demeurer; je suis décidé à ne plus séparer mon sort, et celui de mes enfants, de celui de mon pays ; c'est mon irrévocable résolution. »...

Les élections eurent lieu, et la défaite du gou­vernement fut complète. Les 221 membres de l'opposition furent tous réélus. On n'attendait plus que la nouvelle de la prise d'Alger. Le canon annonça la victoire, et dans le Te Deum à Notre-­Dame, l'archevêque de Paris osa dire au Roi que « cette victoire était le présage d'une plus impor­tante encore ».  

Le dimanche 25 juillet, Paris était calme. Tout à coup le lundi 26 paraissent les ordonnances royales, qui supprimaient les garanties essen­tielles de la liberté, inscrites dans la Charte. Il ne convient pas à notre sujet de raconter en dé­tails la Révolution de Juillet. Nous nous bornerons à retracer brièvement le rôle joué par le Duc d'Orléans, et l'impartiale histoire doit recueillir les efforts peu connus, faits par ce prince pour déterminer Charles X à lui confier le Duc de Bordeaux, dont il aurait été le régent.

Mais remontons quelques jours en arrière.

« Dix jours avant le 31 juillet, M. de Sémonville se promenant après le dîner, dans le parc de Neuilly, avec le Duc d'Orléans, profita d'un mo­ment où M. Pozzo di Borgo, ambassadeur de Russie, s'éloignait, pour dire au Prince : - Monseigneur, avez-vous des chevaux ? - Sans doute, pourquoi la question ? - Des chevaux de main je n'en doute pas, mais des chevaux de poste ? -  Que voulez-vous que j'en fasse ? – Ah ! c’est que d'ici peu de jours vous en aurez besoin. - Vous croyez, demanda le Prince, avec une expression singulière. - Oui, vous aurez à faire un de ces trois voyages, Saint-Cloud, Paris ou Londres. ­– Ah ! bah ! Sémonville, il (3) vient d'envoyer les lettres closes,... il n'y a rien à craindre... Venez mercredi, faire votre visite de digestion ; vous verrez qu'il n'y aura rien de plus...

Le mercredi indiqué, M. de Sémonville ne pût pas faire sa visite, parce que... c’était le 28 juillet ! mais le samedi suivant le Duc d'Orléans montait à cheval et faisait le voyage... de l'Hôtel-de-­Ville (3). »

 

(1) La Cour de Louis XVIII,par Imbert de Saint-Amand ; chez Dentu, éditeur.

(2) Les pièces originales font partie de la collection d'autographes de M. le marquis de Flers.

(3) Le Roi Charles X venait de convoquer les Chambres.

(4) Mémorial de l'Hôtel-de-Ville de Paris (1830), par M. Hippolyte Bonnelier, ancien secrétaire de la commission municipale, gouverne­ment provisoire (Paris, Houdaille, éditeur, 1835).


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20 août 2008 3 20 /08 /août /2008 08:33

Sur les pas du couple

Anthoine VIZINET-Anthonia LAVILLE 



Anthoine Vizinet et Anthonia Laville dont :
    


­• ­• 
Jacques Vizinet qui épouse avant 1613 Anne Fohet
dont :

­• Bonne Vizinet, baptisée à Besse le 3 février 1613, parrain : Jehan Vizinet, marraine : Bonne Moret ;

­• Anthoine Vizinet, baptisé à Besse le 11 octobre 1617, parrain : Anthoine Vizinet, marraine : Jehane Peyrin ;

­• Anthoine Vizinet, baptisé à Besse le 30 octobre 1622, parrain : Anthoine Aubert, marraine : Anne Chauderon, femme du procureur N. Fohet ;

­• Michelle Marie Vizinet, baptisée à Besse le 28 juillet 1624, parrain : Jean Fohet, marraine : Michele Vallensson, femme de Jean Cohalion, décédée à Besse le 13 août 1687 ;

­• Bonne Vizinet, baptisée à Besse le 12 octobre 1626, parrain : Jean Duchier, greffier, marraine : Bonne Fohet, femme de Michel Conches ;

­• Clauda Vizinet, baptisée à Besse le 12 mars 1628, parrain : Michel Conches, marraine : Clauda Cohalion, femme de Gabriel Vizinet ;

­• Bonne Vizinet, baptisée à Besse le 4 mars 1631, parrain : Bertrand Foher, frère d'Anne, marraine : Bonne Vizinet, fille de Jacques.

 

­• ­•  Gabriel Vizinet qui épouse avant 1617 Clauda (Claude) Cohalion
dont :

­• Anthoine Vizinet, baptisé à Besse le 11 octobre 1617, parrain : Anthoine Vizinet, marraine : Jehane Rouget ;

­• Michelle Vizinet, baptisée à Besse le 5 novembre 1618, parrain : Anthoine Rouger, marraine : Michelle Coissart, femme de Claude Vizinet ;

­• Nicolas Vizinet, baptisé à Besse le 24 mars 1620, parrain : Anthoine Rouget, fils de Jean, marraine : Jehane Vizinet, femme de Jean Duchier ;

­• Aline Vizinet, baptisée à Besse le 16 février 1623, parrain : Jean Duchier, greffier, marraine : Alyne Cohalion, femme de Géraud (ou Claude ?) Gazel ;

­• Michelle Vizinet, baptisée à Besse le 15 mai 1626, parrain : Giraud Gazel dit Collier, marraine : Michelle Vizinet, femme d'Anthoine Lamothe ;

­• Anthoine Vizinet (jumeau avec Anne), baptisé à Besse le 24 février 1632, parrain : Anthoine Chabasse, prêtre, marraine : Clauda Cohalion, femme de Jean Rouger ;

­• Anne Vizinet (jum(eau)(elle) avec Anthoine), baptisé(e) à Besse le 24 février 1632, parrain : Claude Gazel dit Collier, marrai­ne : Anne Fohet, femme de Jacques Vizinet.

 

­• ­•  Claude Vizinet qui épouse avant 1617 Michelle Coissard
dont :

­• Anne Vizinet (garçon ou fille ?), baptisé(e) à Besse le 28 juin 1617, parrain : Anthoine Vizinet, marraine : Anne Passience, femme de Michel Coissard ;

­• Michelle Vizinet, baptisée à Besse le 26 octobre 1620, parrain : Michel Coissard, marraine : Michelle Godivel, femme de Claude Pallier.


­•
 ­•  Jehanne Vizinet, baptisée à Besse le 15 mars 1600, parrain : Pierre Surien, marraine : Jehanne Aubert, décédée à Besse le 8 février 1644, qui épouse avant 1617 Jehan Duchier ;


­•
 ­•  Michèle Vizinet, baptisée à Besse le 14 janvier 1603, décédée à Besse le 6 septembre 1666, qui épouse avant 1626 Anthoine Lamothe.


Certains renseignements sont manquants, donc si vous découvrez lors de vos investigations des compléments, n’hésitez pas à contacter l’adresse du blog, et nous publierons, bien sûr, ces ajouts.

Le petit Viginet, n°24, avril 2008 
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12 août 2008 2 12 /08 /août /2008 02:30

Jacques Vizinet consul de Besse en 1628

Jacques Vizinet a été élu, pour un an, avec Anthoine Desserres, en janvier 1628, consul de Besse.

et criminel en 1631

Voici le texte inscrit sur le registre en l'an 1631 par le curé de Besse :

23 juillet : fut trouvé mort honorable homme Cirgues Chandezon devant sa porte ayant sur son corps plusieurs coups de pointe d'estoc et poignard et coups d'estramas­sons sur les bras et les mains, sur la tête, visité par Monsieur Pierre Prades en présence de Messieurs la Justice, ayant sur son corps 30 plaies fut tué et assassiné chez Jacques Vizinet par lui et autres ses complices comme l'on dit le 24 le dit Vizinet sa femme Cri... assignés son et trompé devant sa porte et autres lieux publics la fille du dit Vizinet nommée Bonne étant be... et battue ayant sauté de la fenêtre de la chambre sur le pavé, la Marguerite Seugier dite Deyde servante au dit Vizinet.

Le 23, visitant la maison du dit Vizinet, Messieurs de la Justice ont trouvé du sang en plusieurs lieux étant assez tard lors de la visite, la dite Seugier a tout déclaré disant que les complices étant Fohet le procureur et Fohet le prêtre, beau-frère du dit Vizinet

Le petit Viginet, n°24, avril 2008 

 

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30 juillet 2008 3 30 /07 /juillet /2008 06:18


Sur les pas du couple

Jehan VIZINET-Jehane (Janne) AUBERT 

 

Jehan VIZINET et Jehane (Janne) AUBERT dont au moins comme enfants :

­• Anthoine VIZINET baptisé à Besse le 18 mai 1584, parrain Anthoine BEZINET (VIZINET ?), marraine Dauphine MEYNIAL, fille de Me Jean FAUGYERE, greffier de Besse.

­• Jacques VIZINET baptisé à Besse le 9 janvier 1589, parrain Jacques DE SERRES, lieutenant écuier et terres de la Reyne mère du Roy, marraine Katherine VIZINET, femme.

­• Anne VIZINET (garçon ou fille ?) baptisé(e) à Besse le 20 mars 1598, parrain Jehan CHANDESON, marraine Anne HOLADIEU.
 

Certains renseignements sont manquants, donc si vous découvrez lors de vos investigations des compléments, n’hésitez pas à contacter l’adresse du blog, et nous publierons, bien sûr, ces ajouts.

Le petit Viginet, n°24, avril 2008 
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19 mai 2008 1 19 /05 /mai /2008 05:00
Livre du marquis de Flers paru en 1891, E. Dentu éditeur, Librairie de la Société des gens de lettres.
Ceci n'est que le sixième chapitre d'une série de douze.

LE ROI LOUIS-PHILIPPE
VIE ANECDOTIQUE
1773-1850

par le Marquis de Flers
 

CHAPITRE VI
Le Duc d'Orléans en Espagne. - Naissance du Duc de Chartres (septembre 1810). - Avènement de Louis XVIII (avril 1814). - Arrivée du Duc d'Orléans à Paris. - Arrivée en France de la Duchesse d'Orléans et de ses enfants (août 1814). ­Les Cent Jours. - Louis-Philippe à Lille. - Instructions patriotiques du Prince aux commandants de place. - Opinion de Napoléon sur le Duc d'Orléans. - Départ du Prince pour l'Angleterre. - Séjour en Angleterre (1815-1817) ; Retour en France (mars 1817).

            Après seize années d'une existence bien agitée, le Duc d'Orléans jouissait, dans un calme nou­veau pour lui, d'une vie tranquille et heureuse auprès de sa femme qui l'aimait tendrement, et qui allait bientôt le rendre père. Cela ne dura que peu de mois. Pendant son court voyage à Cadix, en 1808, le Duc d'Orléans, avec son futur beau-frère, le prince Léopold, avait montré un véritable coup d'œil politique et exposé devant les Espagnols des connaissances militaires qui l'avaient mis en grande estime auprès des chefs du gouvernement insurrectionnel en Espagne. Ceux-ci envoyèrent le 5 mai, à Palerme, une députation pour lui offrir le commandement en chef de l'armée de Catalogne.
Napoléon, quoiqu'il fût en France au faîte de la puissance et de la gloire, n'était pour l'Europe que l'oppresseur et l'ennemi commun, objet de haine autant que de terreur, tandis que le peuple espagnol, dans la lutte héroïque qu'il soutenait contre lui, était l'objet d'une admiration et d'une sympathie universelles : Sa cause était la cause sacrée de l'indépendance des nations, celle pour laquelle, sous un autre drapeau, le Prince patriote avait, en 1792, combattu dans les armées républi­caines. Là encore, il crut pouvoir et devoir la servir, et il partit pour la Catalogne. Mais ceux qui l'avaient appelé, ne tardèrent pas à l'aban­donner : l’esprit démocratique des Cortès ne vou­lut point des services d'un prince ; s'étant inves­ties elles-mêmes du titre souverain de Majesté, elles craignaient l'ombre de tout pouvoir qui eût pu rivaliser avec le leur ; le Duc d'Orléans revint vers la fin d'octobre à Palerme. En y ar­rivant, le Duc d'Orléans eut la joie d'apprendre la naissance de son fils aîné, Ferdinand-Philippe, Duc de Chartres. Le roi Ferdinand IV et la Du­chesse douairière d'Orléans furent son parrain et sa marraine.
Reconquérir le royaume de Naples sur Murat, telle était la pensée constante du Roi Ferdi­nand IV et de la Reine Marie-Caroline. Mais celle-ci, maladroite politique, ne conseillait au souverain que des mesures pouvant exciter la colère et la jalousie des Siciliens et le mécon­tentement des Anglais. Personne n'écoutait les avis très sages du Duc d'Orléans ; des impôts vexatoires furent créés, et l'Angleterre ayant appris que pour se débarrasser de la flotte an­glaise, Marie-Caroline cherchait à négocier, soit avec Murat, soit même avec Napoléon, exigea son exil. La Reine partit le 15 juin 1813. Le Duc et la Duchesse d'Orléans, retirés à la campagne, voyaient se réaliser leurs tristes prévisions. Ils montrèrent beaucoup de prudence et un grand tact, placés entre leur attachement pour la Si­cile, et leurs devoirs envers Leurs Majestés Sici­liennes.
Tout à coup, le 23 avril 1814, le vaisseau an­glais l’Aboukir arrive avec des dépêches qui an­noncent l'abdication de Napoléon, et à Paris, la proclamation de Louis XVIII, Roi de France. Le Duc d'Orléans entre brusquement chez la Duchesse en criant : « Bonaparte est fini ! Louis XVIII est rétabli ; je peux partir pour Paris, un bâtiment est mis pour cela à ma disposition !... » Après être allé au palais des Colli, annoncer la grande nou­velle au Roi Ferdinand IV, qui montra une joie excessive, le Duc d'Orléans quitta Palerme à la fin d'avril.
            Arrivé à Paris, le 18 mai, le Prince se logea dans un hôtel de la rue Grange-Batelière jusqu'à ce que les appartements que le Roi avait ordonné de lui préparer au Palais-Royal, fussent prêts. Ce palais était dans un état de délabrement et de dégradation difficile à décrire : il avait servi, pen­dant tout l'Empire, de dépôt, pour les objets d'ameublement que le gouvernement commandait aux fabriques de Paris dépourvues d'ouvrage. Le Prince ne put résister, dès son arrivée, au désir de revoir la demeure de ses ancêtres, qui lui rappelait tant de souvenirs, et qu'il avait quittée à la fin de 1792. Sans prendre le temps de se reposer, il traverse la rue de Richelieu, pénètre par le passage Beaujolais dans le jardin où il se promène avec joie. Après avoir fait le tour des galeries du Palais-Royal, il entre par la cour des Colonnes et, s'adressant au suisse, encore revêtu de la livrée impériale, il ne se nomme point et peut, non sans peine, franchir le seuil de son palais. Quel ne fut pas l'étonnement du suisse, quand il vit le Duc d'Orléans, en proie à une vive émotion, tomber à genoux et baiser les marches du grand escalier... Le lendemain, le Duc d'Or­léans portait ses félicitations et son loyal hom­mage au Roi Louis XVIII. Le Roi le reçut avec bienveillance en lui disant : « Il y a vingt-cinq ans vous étiez lieutenant-général ; vous l'êtes en­core »... L'ordonnanceavait été signée le 15 mai.
Au mois de juillet 1814, le Prince, accompa­gné du baron Atthalin, et du comte de Sainte-Aldegonde, qu'il avait attachés à sa personne en qualité d'aides de camp, arrivait à Palerme. Il s'était embarqué sur le vaisseau de ligne fran­çais La Ville de Marseille. Le 27 juillet, la Du­chesse d'Orléans avec son jeune fils, le Duc de Chartres, et ses filles, la Princesse Louise (1) et la Princesse Marie (2), montait à bord du bâtiment, saluée par les acclamations et les vœux du peuple, qui conserva toujours fidèlement son souvenir. Son état de grossesse avancée (elle devait mettre au monde, le 25 octobre suivant, le Duc de Ne­mours) lui commandait de voyager, autant que possible, par eau. Le Duc et la Duchesse d'Orléans remontèrent le Rhône jusqu'à Arles, s'arrêtant successivement à Avignon, Valence, Vienne et arrivèrent à Lyon, le 4 septembre, où ils furent reçus par le maréchal Augereau. Le 9, ils s'em­barquèrent sur la Saône, qu'on quitta à Châlons, pour achever à petites journées le voyage par terre, jusqu'à Paris.
L'accueil le plus gracieux fut fait à la Duchesse d'Orléans par Louis XVIII, et toute la cour ap­prenant bientôt à la connaître dans ses réceptions au Palais-RoyaI, rendit un public hommage à sa parfaite bienveillance et à la haute dignité de ses manières. Une année n'était pas écoulée que le retour de Napoléon, de l'île d'Elbe, allait remettre en question l'avenir de la Maison de Bourbon.
Il n'est pas dans notre sujet de retracer ici par quel enchaînement de fautes le gouverne­ment de Louis XVIII rendit si facile le débarque­ment de Napoléon à Fréjus, et sa marche triom­phale jusqu'à Paris où il arriva le 20 mars, sans qu'il fût possible de lui opposer la moindre troupe. Le 5 mars dans la soirée, le Duc d'Orléans avait été précipitamment et mystérieusement mandé au château des Tuileries, par le Roi, qui lui ap­prit le débarquement de Bonaparte, et lui donna l'ordre de partir le 6 pour Lyon, afin d'y orga­niser la résistance avec le Comte d'Artois, frère du Roi. Le Duc d'Orléans obéit ; mais quand il fut démontré aux deux princes que toute résis­tance était impossible, le Duc d'Orléans revint à Paris le 12, déclarer au Roi qu'il était prêt à le servir ailleurs, et à partager sa bonne comme sa mauvaise fortune. Pressentant que la situation deviendrait de plus en plus grave, il fit secrète­ment partir sa famille pour l'Angleterre. Dé­barquée à Londres, après une rude traversée, et la princesse Louise étant gravement malade, la Duchesse d'Orléans ne revit son mari que le 3 avril, après que le Roi se fut établi en Bel­gique. Le 16 mars, le Duc d'Orléans assista au Conseil tenu pour décider de quel côté se di­rigerait Louis XVIII, et il combattit fortement l'avis de ceux qui voulaient que le Roi se retirât derrière la Loire. Nommé au commandement en chef de l'armée du Nord, le Duc d'Orléans, ac­compagné du maréchal Mortier, duc de Trévise, son ancien compagnon d'armes en 1792, visita les places de Cambrai, Douai et Lille. Le 20 mars, le prince envoya à tous les commandants des places du ressort de son commandement les instruc­tions suivantes : « Faire céder toute opinion au cri pressant de la patrie ; éviter les horreurs de la guerre civile ; se rallier autour du Roi Louis XVIII et de la Charte constitutionnelle, et surtout n'ad­mettre, sous aucun prétexte dans nos places, des troupes étrangères. »  Enfin, dans une dernière proclamation, il déclarait que « Quelles que fus­sent les dissensions intérieures qui pussent dé­chirer la patrie, il concourrait avec elle, de tout son pouvoir, à la défense des places contre les étrangers, s'ils tentaient de s'en emparer ou de s'y introduire d'une manière quelconque. »
On rapporte qu'en lisant ces documents, Napo­léon fut surpris et dit : « Je ne croyais pas de tels sentiments au Duc d'Orléans. Après tout, lui, du moins, n'a jamais porté les armes contre sa pa­trie. »
Le Duc d'Orléans, averti de l'entrée de Napo­léon à Paris, se rendit néanmoins à Valenciennes le 21, et retourna à Lille pour y recevoir le Roi le 22. Sur l'avis du maréchal Mortier, Louis XVIII crut prudent de quitter Lille sans tarder. Le 23 mars, à trois heures, il fit ses adieux au Duc d'Orléans et au maréchal sans leur laisser aucune instruction. « Faites tout ce que vous jugerez bon de faire !... » tels furent ses derniers mots. Le Duc d'Orléans se démit de son commandement, en écrivant au maréchal une lettre empreinte d'un tel patriotisme, que Napoléon ne put s'em­pêcher de dire : « … Cette lettre à Mortier fait honneur au Duc d'Orléans ; celui-là a toujours eu l'âme, française... »
Le Duc d'Orléans prit congé de ses aides de camp en leur disant : « Allez reprendre la co­carde nationale, je m'honore de l'avoir portée, et je voudrais pouvoir la porter encore… »  Puis, accompagné de la princesse Adélaïde, sa sœur, il rejoignit sa famille en Angleterre. Dès le 2 mai, on alla à Richmond, puis, peu après, à Twicken­ham, où le Duc et la Duchesse d'Orléans et leur famille passèrent deux ans. Tout d'abord, ils éprouvèrent une vive émotion à la nouvelle de la bataille de Waterloo (18 juin 1815) et devant la joie bruyante du peuple anglais, ils se tinrent à l'écart.
Le parti de l'émigration reprochait au Duc d'Orléans de ne pas s'être rendu à Gand auprès de Louis XVIII. Le Prince, pressentant quelle réaction violente allait avoir lieu à Paris, y passa seul le mois d'août, puis revint en Angleterre auprès des siens. Quand l'esprit de modération prévalut dans les Conseils du Roi, en 1810, le Duc d'Orléans se disposa à rentrer dans son pays, et à faire cesser un exil qui n'était que volon­taire, quoique l'on ait prétendu à tort le contraire.
Au commencement de 1817, il échangea les écuries de Chartres contre le château de Neuilly qui était entré dans le domaine de la Couronne. La Duchesse d'Orléans et ses enfants arrivèrent le 15 août au Palais-Royal et s'installèrent peu après à Neuilly, dont le magnifique jardin et les beaux ombrages plurent beaucoup à la Princesse. Elle était alors, enceinte, et le 3 juin 1817, y mit au monde, une fille, Madame la Princesse Clé­mentine (qui devait épouser plus tard le Duc de Saxe-Gobourg et Gotha). Au mois de mai 1818, la mort d'une enfant, née en Angleterre en 1816, la petite princesse Françoise, lui fit connaître une douleur ignorée jusqu'alors. La naissance du Prince de Joinville, le 14 août 1818, fut pour la Duchesse d'Orléans une compensation que lui envoya la Providence.
 
(1) Née le 3 avril 1812 ; elle épousa Léopold Ier, Roi des Belges, et mourut le 11 octobre 1850.
(2) Née le 12 avril 1813 ; elle épousa le Duc Alexandre de Wur­temberg et mourut le 2 janvier 1839.
 
 

 
 

 
 

 

 

 
 

 
 

 
 

 
 
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5 mai 2008 1 05 /05 /mai /2008 06:52


Sur les pas du couple

Anthoine VIZINET-Anthonia ARTANCES 

 

Anthoine VIZINET et Anthonia ARTANCES dont au moins comme enfant :

­• Jehan VIZINET baptisé à Besse le 3 juillet 1575, parrain Jehan VIZINET, marraine Jouhanne BEUROIS.

 ­• Gérauld VIZINET baptisé à Besse le 5 février 1577, parrain Gérauld VALLENSSON, marraine Anne ARTANGES.
­• Gabriel VIZINET baptisé à Besse le 31 mars 1583, parrain Gabriel BESSEYRE, tanneur, marraine Jehanne ARTANSES.

 

Certains renseignements sont manquants, donc si vous découvrez lors de vos investigations des compléments, n’hésitez pas à contacter l’adresse du blog, et nous publierons, bien sûr, ces ajouts.

Le petit Viginet, n°24, avril 2008 
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21 avril 2008 1 21 /04 /avril /2008 05:02

L'ascendance commence par ma grand-mère paternelle :

n°5 Juline Eugénie MULOT épouse de Jean VIGINEIX

n°10 Alphonse Jules MULOT, cultivateur, né à Denonville (Eure-et-Loir) le 15 novembre 1857 et décédé à Denonville le 27 octobre 1942
qui épouse à Auneau (Eure-et-Loir) le 4 mai 1885
n°11 Louise Léonie GOUSSARD, cultivatrice, née à Auneau le 4 novembre 1864 et décédée à Bonneval (Eure-et-Loir) le 5 juin 1937

n°20 Narcisse Aimé MULOT, charretier, cultivateur, né à Morainville (Eure-et-Loir) le 5 octobre 1826 et décédé à Denonville le 7 octobre 1904
qui épouse à Morainville le 9 novembre 1847
n°21 Adélaïde Constance GUESNIER, domestique, née à Luisant (Eure-et-Loir) le 25 mars 1819 et décédée à Denonville le 6 août 1907

n°40 Frédéric MULOT, journalier, cabaretier, né à Morainville le 17 janvier 1804 et décédé à Morainville le 4 juillet 1865
qui épouse à Morainville le 10 mai 1826
n°41 Marie Aimable CHARAMON(D) née à Réclainville (Eure-et-Loir) le 6 janvier 1798 et décédée à Morainville le 2 août 1879

n°80 Jean Charles MULOT, cabaretier, né à Morainville le 2 octobre 1762 et décédé à Morainville le 26 juillet 1820
qui épouse à Maisons (Eure-et-Loir) le 14 janvier 1786
n°81 Marie Jeanne DUCHON née à Maisons le 21 mai 1761 et décédée à Morainville le 4 mars 1836

n°160 Louis MULOT, ouvrier en laine, né à Ouarville (Eure-et-Loir) le 21 mai 1736 et décédé à Morainville le 7 janvier 1795
qui épouse à Morainville le 19 octobre 1756
n°161 Marie (Marie Marguerite) BRULE née vers 1730 et décédée à Morainville le 7 juin 1820

n°320 Charles MULOT, fouleur de bas, homme de peine, né à Ouarville (Eure-et-Loir) le 24 mars 1698 et décédé à Morainville le 13 novembre 1773
qui épouse à Ouarville le 22 novembre 1723
n°321 Hélène (Helenne) POMMEREAU née à Ouarville le 14 septembre 1697 et décédée à Ouarville le 16 mars 1759

n°640 Mathurin MULOT né avant 1680 et décédé à Ouarville le 3 juin 1727
qui épouse à Ouarville le 16 janvier 1696
n°641 Marie Madeleine BONSERGENT née à Ouarville le 4 mai 1684 et décédée à Ouarville le 30 août 1748

n°1280 Nicolas MULLOT né après 1621 et décédé à Ouarville le 4 décembre 1696
qui épouse avant 1663
n°1281 Jacquette BOILEAU née vers 1628 et décédée à Santeuil (Eure-et-Loir) le 3 juin 1706

Si des compléments se font jour n'hésitez pas à contacter la rédaction...

D'avance Merci.

                                                                                      Jean-Pierre Vigineix


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