Jean Auguste VIGINET blessé lors de la guerre de 1870
Dans un précédent article « Né en mer », mis en ligne le 27 février 2007 (Le petit Viginet, n01, septembre 2003), nous avons relaté la naissance d'un des enfants de Jean Auguste VIGINET.
Des documents provenant du SHAT (Service historique de l'armée de Terre, maintenant Service historique de la Défense) à Vincennes, font découvrir une partie de sa vie militaire lors de la guerre de 1870.
Les francs tireurs de l'époque participaient, plus ou moins, dans une mouvance paramilitaire, à ce conflit de 1870, d'où une reconnaissance assez difficile par l'autorité de la Guerre qui maîtrisait assez mal cette armée, donc documents officiels peu explicites.
Une blessure (plaie par arme à feu) contractée lors de la bataille d'Héricourt, près de Belfort, l'envoya à l'hôpital du 16 janvier au 28 février 1871.
Lors de sa sortie, il réclama sa solde, d'où les copies de documents ci-joints.
Il eut gain de cause puisqu'il toucha son dû le 11 mai 1871 soit 327,66 francs de l'époque, pension assez maigre.
Je soussigné certifie que
le capitaine VIGINET des francs
tireurs Keller ou du Haut-Rhin
a été blessé et est entré soutenu
par moi à l'ambulance des officiers
établie à Trémoins petit village
près d'Héricourt. Puisse mon attestation
lui être utile je le désire de tout
mon coeur. Bataille d'Héricourt 16 janvier 1871.
Fait à Billom (Puy-de-Dôme) le
8 mai 1871.
N. Larivière
lieutenant au 6e cuirassiers
Vu notre mouvement de
retraite précipité sur Besançon
tout nous porte à croire que
cet officier n'a rien touché
de sa solde.
Vu et certifié les signatures
ci-dessous.
Le capitaine commandant
le 2e escadron au 6e
lui aussi en marche qui a
vu entrer M. VIGINET a
l'ambulance de Trémoins.
La 1re compagnie des francs tireurs du
Haut-Rhin déclare sur l'honneur
avoir été blessé le 16 janvier 1871
devant Héricourt entre Taves et
Byans et être entré d'urgence à l'ambulance
de Trémoins chez le pasteur où j'ai
été ensuite évacué sur différents
hôpitaux et être sorti en dernier lieu
de l'ambulance de RP la ?
le 21 mars 1871. Je déclare
en outre n'avoir touché aucune
solde depuis le 31 Xbre (décembre) 1870, le
corps tout entier a été décimé ? le
28 février dernier.
Clermont-Ferrand le 10 mai 1871
Lettre écrite par Jean Auguste VIGINET le 10 mai 1871 afin d'obtenir la solde due pendant son séjour en hôpital.
Le petit Viginet, n°4, avril 2004